mardi 4 août 2009

Du 26 juillet au 1er août 2009 : La Meuse et ses citadelles

En ce moment, je suis atteinte de flemmingite aiguë donc je vais reprendre le compte-rendu de Charles de la Smart de Genève

"La belle aventure de la rando Sedan-Namur

Tout commença le 26 juillet 2009. À cette époque, toutes les terres dépendaient de l’Union européenne.

Toutes ? Non ! Une région résiste encore et toujours à l’ordre établi. Ses seigneurs sont les terribles membres de la Mosa Nostra, un groupuscule qui, chaque année, reprend le contrôle de la Meuse entre Sedan et Namur, pour le plus grand plaisir des 47 rameurs venus parcourir les 160 kilomètres qui séparent l’ardennaise Sedan de l’escargotière Namur.

Sedan est une bourgade venue d’un autre temps. Elle a gardé de son opulence passée le charme de ses vieux bâtiments tombés en désuétude et l’hospitalité légendaire de ses habitants.

Simon, l’un des irréductibles membres de la Mosa Nostra, se lance dans une visite guidée de la ville, et expliquera le parcours de la Meuse entre les Ardennes, faites de sol dur, et « l’outre-Ardennes » composé d’une terre meuble.




Le soir, la visite du château aux flambeaux nous permet de nous familiariser avec les techniques de combat du Moyen- Âge. Le guide, en passionné de chevalerie, trouvera même le moyen de nous donner l’origine du mot « tennis » au détour d’un flambeau. L’aviron mène à tout, surtout dans les châteaux.



Lundi, la vraie saga commence par la mise à l’eau des embarcations à Flize, une bourgade voisine de Sedan. Une bonne quarantaine de kilomètres attend des équipages qui ne se connaissent pas encore. On les tire au sort, pour le meilleur et pour le pire.

Une fois les équipages déterminés et les bateaux assignés, l’invincible armada de la Mosa Nostra se met en branle. Elle passe la première des 29 écluses du trajet, puis la seconde et encore une. Puis arrive Charleville-Mézières, notre première escale.







Les organisateurs savent que pour maintenir une équipe soudée, même si elle est composée de rameurs qui ne se connaissent « ni des lèvres, ni des dents », il faut les bien nourrir.

Et ce fut le cas : dans un rituel qui se répètera chaque midi et chaque soir, nous aurons des repas gargantuesques et de la bière au fût, déclinée en blonde et en kriek. Pour les Français trop attachés à leurs fondamentaux, le vin est toléré à table.

Givet, la frontière franco-belge

Le premier soir, escale à Deville. Tandis que les bateaux arrivent les uns après les autres et que l’on aurait besoin de bras pour les sortir de l’eau, certains jugent le moment opportun pour aller nager. C’est un choix.

Deuxième jour, la flottille parcourt 38 km entre pluie froide et soleil faiblard. Parmi les clous de la randonnée, nous aurons à ramer à travers un tunnel creusé pour les besoins de la navigation fluviale. Arrivés à Haybes dans la soirée, le maire nous attend, pour une petite réception, dans un domaine dédié au sport et à la Meuse.

Troisième jour, nous ramons le matin pour atteindre Givet, à la frontière française. Là aussi, il nous faudra traverser un tunnel de 800 mètres et plusieurs écluses.



Cette traversée sera le théâtre d’une mutinerie. Deux de nos rameurs décident de rendre leur tablier et rentrer chez eux.

Est-ce la peur de l’inconnu (la Belgique) ou l’appel de leurs conjointes respectives, définitivement trop fort ? Nul ne le saura jamais. Le fait est qu’ils ont filé à l’anglaise, sans mot dire. Vous ne saurez pas, les Jé-jé, tout ce que vous avez manqué : la deuxième partie était enchanteresse.

La Madone apparut

L’après-midi, un bus nous emmène en pays wallon pour une visite dite culturelle, pour ne pas choquer la Ligue des Rameurs Anti-Alcooliques, qui toujours pointe du doigt la rando Sedan-Namur.

Nous nous rendons aux abords de la ville de Beauraing qui, comme le soulignera Louis, « est à la Belgique ce que Lourdes est à la France, puisque la Madone y est aussi apparue. » « Après combien de bières ? », lui demandera-t-on sans vergogne.

Pour la petite histoire, Louis a voulu expliquer que Beauraing était une ville située sur « un plaine entouré de plateaux ». Encore des questions ?

Arrive donc la visite culturelle. Entendez la visite de la Brasserie Caracole qui brasse quatre bières artisanalement : la Troublette, la Saxo, la Caracole et la Nostradamus. Visite didactique organisée par Thomas, l’un des rameurs du RCNSM, sur le thème « La brasserie pour les Nuls ».

Ce qui est sûr, c’est qu’au retour, la troublette définissait plus qu’une bière. Elle se référait aussi à certains esprits enthousiasmés par la visite.





Objectif Namur

Jeudi marque notre entréee en terre dinantaise. Ah ! Dinant ! Son rocher de Freyr, son clocher servant aux archives de la ville, son abbaye de Leffe et surtout sa bière d’Abbaye.

À notre escale d’Anseremme, à midi, la ville de Dinant nous offre abondamment de cette bière blonde faite pour réchauffer les cœurs et enhardir les rameurs les plus fatigués.

La nuit fut calme. Citons seulement que certains rameurs se sont lancés dans une mémorable partie de beach-volley qui s’est au fur et à mesure transformée en partie de catch. Il y en a qui ont mangé du sable en guise de dessert.

La dernière journée nous mène au pied de la citadelle de Namur, la fière capitale wallonne. Le temps de manger un repas frugal - autant que les autres, de prendre quelques bières, et on remonte vers Wépion, notre destination finale.





Pour fêter les cinq ans de jumelage entre les clubs de Wépion et de Namur et baptiser deux nouvelles yolettes, on convia à un apéro l’échevin des sports de la ville de Namur. L’apéro fit place à un repas géant, lequel déboucha sur un karaoké d’adieu.



Le mérite des rameurs sera plus dans leur engagement à participer, que dans la valeur de leur chant. Mais pardonnons-leur ces quelques fausses notes.

La Mosa Nostra ou les hérauts de la Rando

Je ne pouvais terminer ce compte-rendu sans rendre hommage à ceux qui ont fait de cette onzième édition un succès par leur bonne humeur et leur travail acharné. Ce sont les terribles membres de la Mosa Nostra.

Il y a d’abord Clottiglia, Clotilde, vice-présidente de l’aviron sedanais, qui chapeautera avec Luigi, cette randonnée. Sa peau de rouquine ne la trahissant jamais, on la reconnaît facilement par sa peau « tannée » au soleil.

Luigi il Scargote, « Louis l’escargot » pour les intimes, est le plus jeune « des moins jeunes ». Il est le maître chanteur des écluses qu’il agrémente de ses choix chamarrés. Cela va de la musique Feng Shui au Canto General, en passant par Arno, Idir et bien d’autres.

Puis, vient l’équipe de choc. Simone et Javiero, Simon et Xavier, qui seront tour à tour nageurs, plongeurs, organisateurs des mises à l’eau et des débarquements, et GO en tutus et chemises hawaïennes pour amuser nos soirées. Bravo les gars, vous nous avez soufflés par votre enthousiasme.

Non moins enthousiastes, Eve et sa sœur portaient moult casquettes au fil du temps, pour agrémenter nos escales, le bar et les soirées, et donner des coups de main quand cela était nécessaire à Simon, Xavier ou Olivier, maître de la logistique « repas ».

Saluons aussi Dominique et Damien, attachés à la sécurité sur l’eau. Venu « d’ailleurs », Dominique n’hésita pas à se déguiser en vahiné ou en Cro-magnon pour amuser les soirées.




Damien, toujours distingué sous son apparat italien, sera de ceux qui remplaceront les rameurs quand cela était nécessaire. Bravo Damien ! Pas facile d’être au champ et au moulin.

Reste tous les autres de l’organisation dont j’ai oublié le nom et qu’il faut encore remercier pour leur participation.

A tous les rameurs amateurs de liberté, de beaux paysages et de bonne ambiance, venez donc l’année prochaine participer à cette belle aventure franco-belge, qui rappelle qu’au-delà des frontières, les fleuves sont avant tout un trait d’union entre des peuples qui vivent au vent d’un même cours d’eau.
"

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